La plupart de terrain occupé actuellement par la commune de Saint-Folquin, comme une partie des villages voisins, a été habité relativement tard, surtout si on le compare à la plupart des communes de l’arrondissement de Saint-Omer.

A l’origine ce n’était qu’un vaste marais formé par le flux de la mer et par la rivière de l’Aa, qui, dans notre région n’avait plus de lit à programmer, mais se trouvait déjà dans son estuaire…
Et pourtant, on peut dire que le village de Saint-Folquin est très ancien, puisqu’il en est déjà question au XIIème siècle avec sa dénomination actuelle de « Saint-Folquin ».
En 448, il était désigné sous le nom Kebace ou baie de l’Aa…
Après avoir été sauvé des eaux par le travail acharné des moines, cette terre va devenir fief monastique pour longtemps.
 
Ce sera les clercs de l’Abbaye de Saint Busin qui aux alentours de l’an 1100, donneront le nom de Saint-Folquin, à leurs possessions arrachées à la mer.
Saint-Folquin, cousin de Charlemagne était l’évêque de Thérouanne et est mort à Esquelbecq.
L’opinion ancienne veut que l’église se trouvât primitivement au lieu maintenant dit les « Bajettes » dans l’angle de la jonction de la route de Gravelines et de la rivière de l’Aa.
Une briqueterie ouverte en 1881 sur cet emplacement vient confirmer cette opinion par la découverte d’ossements humains qu’on y a faite et qu’on a continué d’y faire encore au fur et à mesure que les travaux avancèrent.

La paroisse dépendait de l’Abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer qui nommait qui avait le droit de pêche dans les principaux cours d’eau. Elle avait aussi le privilège de la Dime qui consistait :
-          à collecter de la volaille et du bois dont jouissait le curé,
-          à collecter du grain que réunissait le bailly de l’endroit.
Saint-Bertin entretenait le chœur de l’église, les retables d’autels, d’antiques statues et autres sculptures porteurs du véritable cachet de maitres d’œuvre de cette abbaye et qui ont heureusement échappé au vandalisme révolutionnaire.
 
Quoiqu’on ne retrouve rien dans les écrits, rien dans la tradition, aucun fait sur le lequel on puisse se baser pour l’appréciation des mœurs avant la révolution de 1789 on peut toujours dire sans craindre de se tromper que vu l’immense étendue du territoire de la grande difficulté des routes dans un pays bas et marécageux sans agglomération de maisons qui sont disséminées dans toute l’étendue de la commune que la civilisation comme l’instruction devaient être très arriérés.
 
Une raison qui porte encore à en juger ainsi, c’est le peu de population pendant de nombreuses années.
Dans une si grande et étendue de territoire, plus tard, lorsque l’administration des wateringues en rendu le pays plus salubre, et donné à la culture plus d’extension, cette population augmenta sensiblement.
Le besoins d’ouvriers s’était fait sentir, un grand nombre d’étrangers qui n’étaient pas assurément les plus moralisés vinrent y chercher du travail et s’y implantèrent.
Le pays de l’angle était sous l’administration du saint-Empire constitué par les communes de Saint-Folquin, Sainte Marie-Kerque, Saint-Omer-Capelle et Saint-Nicolas.
Ce pays avait une coutume particulière homologuée le 25 juin 1586, un baillage qui ressortissait de celui de Saint-Omer et un échevinage composé de 84 échevins dont deux tenaient audience au hameau nommé à cette époque « Munquebeur » (fin du moine) en mémoire de ce moine REGINARD natif du lieu et moine de l’abbaye Saint Bertin qui y avait été mis à mort en 861 par les normands, pour ne pas leur avoir dévoilé l’endroit où se trouvait caché le trésor de l’abbaye.
Saint-Folquin fut possédé successivement par les Français, les Anglais et les Espagnols.
Après 1347, deux forts y furent construits, l’un à Hennuin, il fut restauré en 1642 et rasé par la Paix de Nimègue en 1678, qui donna :Franche Conté la Flandre, les régions de Valenciennes, Cambrai, Aire sur la Lys et l’arrondissement de Saint-Omer à Louis XIV.
L’autre, le fort des Bajettes, fut pris aux espagnols en mai 1844 et fut rasé en même temps que celui d’Hennuin.
Lors de l’arrivée des troupes royales, les Espagnols tinrent même un siège à l’intérieur de l’église et l’on prétend que ce fut au cours de celui-ci que la nef gauche du sanctuaire fut incendiée, ce qui donne aujourd’hui à cet édifice du XVème siècle resté avec deux nefs, l’étrange apparence que l’on constate encore aujourd’hui. D'autres récits font état d'un incendie accidentel de la nef dû au feu pris dans un voilage.

On retrouve un trait de sauvagerie parmi d’autres pendant ces périodes.
Un nommé Jacques X…, après s’être rendu coupable de tous les excès, ne crut pouvoir mieux faire que de mettre le feu au presbytère pour brûler en même temps que celui-ci, le curé qui l’habitait, mais heureusement il ne réussit que le premier point.
Quelques jours plus tard, il s’associait à « Jen le Soldat » et allait massacrer pendant la nuit un compatriote et sa fille…
Justice à Mannequebeurre, ce chef-lieu de secteur érigé en Gislhure, où étaient jugés tous les méfaits commis dans le pays de l’angle, il fut condamné à être roué, et pendant son supplice, il déclara qu’il avait encore formé le projet d’assassiner le curé de la paroisse et deux autres personnalités.
Après avoir été exécuté dans la prairie, vis-à-vis de la Gislhure de Mannequebeurre, son cadavre fut emporté par la voierie et pendu à un gibet dans la rue qui porte encore son nom aujourd’hui.

La Gislhure

La Vierge, Rue du Gibet